Olivier Douville et alii, Guerres et traumas, Paris, Dunod, 2016, coll. Inconscient et culture


Recension par Louis Moreau de Bellaing

Olivier Douville et alii, Guerres et traumas, Paris, Dunod, 2016, coll. Inconscient et culture

De la guerre de Sécession aux U.S. A. à la fin du XIX° siècle au conflit russo-japonais au début du XX° siècle, jusqu’à la guerre de 14 et aux conflits actuels, une interrogation s’est développée peu à peu, d’abord en psychiatrie, puis également en psychanalyse sur les traumas de guerre et leur prise en charge « là où le politique fait effraction dans l’intime », autrement dit là où, du fait de la guerre, la transgression des repères-limites spécifiques au politique atteint l’intime notamment psychique. Dans leur livre sur L’Empire du trauma, Fassin et Rechtman rappelaient que, pendant la guerre de 14, les soldats traumatisés et refusant d’aller au feu étaient facilement considérés par certains psychiatres comme des simulateurs. Lorsque Freud eut, après la guerre, la tâche de porter une appréciation sur les « soins » apportés par l’un de ses collègues psychiatre, en ce domaine, à des combattants, il ne l’accabla pas, mais rappela qu’il ignorait ce qu’était l’inconscient. Entre autres réponses à l’interrogation sur le rapport guerre et traumas, celle de Frantz Fanon recourant à la psychothérapie institutionnelle dans le contexte de la guerre d’indépendance algérienne fut marquante. Et aujourd’hui les services de psychologie aux armées préparent des modèles de prévention des risques psychiques et de prise en charge des traumas de guerre. Requièrent également des structures d’accueil et de soins spécifiques les conflits en Afrique (enfants-soldats), en Colombie, au Moyen-Orient, jusqu’à la radicalisation des jeunes djihadistes. En huit chapitres, l’ouvrage entremêle avec précision le rôle des médecins et des psychologues en 1914 et, durant et après la guerre, celui des psychanalystes, les actuels dispositifs de soutien dans les commandos de marine, l’analyse des travaux de Frantz Fanon et le problème des enfants et adolescents dans la guerre…
Dans son introduction, Olivier Douville envisage la notion de nostalgie apparue au XVIII° siècle et reprise par Jaspers au début du XX° siècle.grosso modo avec le sens usuel qu’on lui donne. Douville fait état du très grand nombre de victimes civiles dans les conflits armés du milieu et de la fin du XX° siècle et du début du XXI° siècle. On peur noter également la diminution des victimes militaires dans les attaques au sol menées par les U.SA. et la Russie. Douville donne le fil rouge de l’ouvrage : les repères historiques, les situations actuelles, la place de la psychologie dans l’institution armée. Il rappelle la définition du traumatisme par Simmel : une défense du sujet contre la désintégration physique et psychique. Cependant, Simmel et Douvillle pensent que, plus qu’une réaction mécanique au danger extérieur, le trauma répond « à une conviction de culpabilité mélancolique relative au franchissement des digues morales et des interdits majeurs ». On retrouve là la question du politique.
Dans le chapitre 1, Médecins et psychanalystes dans la première guerre mondiale., Douville fait l’inventaire des théories psychanalytiques à propos du trauma de guerre et rappelle la définition du trauma par Simmel. Ce qui est en cause au moins individuellement, c’est la « férocité du Surmoi », le seul sentiment de culpabilité du sujet ayant vécu des situations de danger extrême, mais aussi ayant été le jouet et parfois l’acteur du franchissement de barrières morales. De mon point de vue, le droit, les droits, les morales et les éthiques, les idéologies, ainsi que la loi symbolique/réelle c’est-à-dire les repères-limites en forme de mots et de signes (la transmission, l’autorité, l’identité ou la responsabilité par exemple) font partie du politique. La nécessité de parler au sujet traumatisé apparaît alors comme une manière de faire pièce à la catastrophe physique et psychique qu’est pour lui le traumatisme notamment celui de guerre. Le sous-titre du ce chapitre est De la névrose traumatique à la folie traumatique. Douville note en final qu’une théorie psychanalytique de la psychose notamment de la psychose mélancolique a pu naître et se développer à partir d’une connaissance de la névrose de guerre.
Au chapitre 2, Laurent Melchior Martinez présente un dispositif de soutien médico-psychologique au profit d’une des forces spéciales, les commandos marine. On peut dire que le travail commence au niveau du recrutement : autonomie, stabilité émotionnelle, mobilité constante sont requises, avec des investissements suffisants pour permettre au futur marin de vivre personnellement et dans le milieu exigeant des commandos marine. L’éthique du psychologue militaire rend nécessaire, au moins du point de vue du politique, la référence à une série de repères comportant, pour certains, des interdits allant avec un renoncement à toute connaissance du sujet dans le respect de son intimité, une liberté de pratique du psychologue qui ne dépend que de l’autorité du médecin du service santé. Notons ici deux éléments du politique ; la liberté et l’autorité.
Lz service psychologique de la marine met en place le SLPA (dont le sigle n’est pas développé dans l’ouvrage) qui est le service (l’espace) de référence des commandos marine.
Nous ne pouvons reprendre ici toute le parcours que peut suivre le traumatisé, lorsqu’un psychologue du SLPA le prend en charge. Le service rend possible la première rencontre post-opérationnelle avec un psychologue. La prise en charge d’une victime de syndrome psychosociologique revendiqué intervient avant l’apparition des premiers signes cliniques : sensibilisation au traumatisme, mise en place d’un dispositif médico-psychologique, coordination des différents acteurs médico-sociaux, responsabilité du commandement ; elle est ainsi efficace pour le traumatisé. Le personnel médico-social travaille sur les rapports qu’entretiennent le sujet, son groupe d’appartenance et le traumatisme. Certains traumatisé peuvent être renvoyés dans leur foyer, mais, en tout état de caduc, il s’agit de soigner et de guérir.
Sandrine Behaghel, dans le chapitre 3, Des cliniciens, des guerres, des collectifs, jusqu’au dévoiement des soins ? , s’interroge sur le rôle des cliniciens face à des membres de collectifs de guerre. Quelles sont les méthodes de soins utilisées ? La mission de soins peut-elle être mise à mal par d’autres collectifs de soins ? Les cliniciens réagissent-ils à la pression du « chiffre » à réaliser et, sur le territoire français, maintiennent-ils leur volonté d’accompagner au mieux les patients s’il y a, selon l’auteur, guerre et « guerre du chiffre » ?
En France, le psychiatre militaire Louis Crocq a mené les premiers débriefings collectifs. On les appelle aussi psycho-dynamiques. Dans cette psycho-dynamique, l’offre de sécurité est prépondérante. Les débriefés sont invités à parler de l’évènement comme ça leur vient. Des collectifs d’urgence médico-psychologiques sont impliqués dans toutes les catastrophes d’envergure. Un clinicien a plus ou moins la possibilité de prendre distance vis à vis des dynamiques collectives, en pensée ou en acte, selon le degré d’autonomie autorisé par le groupe.
L’auteure note, dans un deuxième temps, que, hors des conflits armés, la violence dans l’établissement des soins est moindre face au traumatisme. Les soldats diagnostiqués hystériques de guerre ont été soumis aux méthodes de soins les plus brutales. Mais, face à la « pression des chiffres », une logique quantitative est susceptible d’engendrer des effets délétères sur les terrains. Des cliniciens résistent et s’opposent à cette logique.
Il y a des dévoiements de soins susceptibles d’exister et parfois existants, notamment en ce qui concerne les soins palliatifs. Mais les traumatismes peuvent durer longtemps après que l’évènement, en cas de conflits guerriers, se soit produit. L’auteure cite l’exemple d’un vieillard, ancien d’Indochine, dont le sommeil est hanté par des cauchemars. Il raconte à la clinicienne un évènement dont il n’ jamais parlé. Entrant dans un village où, d’abord, aucun signe d’alerte ne se manifeste, brusquement ça bouge et il tire. Le mort est un enfant de treize ans. Aujourd’hui le vieillard chouchoute son petit-fils. Des collectifs à la puissance de destruction massive sont à l’origine de la douleur du « meurtrier ». Comment traiter la transgression de l’interdit du meurtre ?
Le chapitre 4 est consacré à Frantz Fanon. Comment, se demande Douville, la pratique clinique peut-elle recevoir un éclairage des patients dont l‘histoire et celle de leurs camarades est marquée par des violences massives brisant le fil des générations qui la constituent ? On peut remarquer d’abord qu’est en cause un élément essentiel du politique : la transmission, lorsqu’elle prend la forme d’un don à transmettre aux descendants. « Les situations esclavagistes et colonialistes, dit Douville, ont causé la perte d’un patrimoine humain.
Fanon situe la folie dans ses liens avec le culturel, mais il ne fait pas de ce dernier un horizon immuable et temporel produisant des identités closes ; bien davantage la situe-t-il dans la forme historique concrète et conflictuelle que les références à l’identité prennent au moment des grandes violences. politiques qui tiennent pour rien ou peu l’identité de l’autre ». Références, là encore, à un élément essentiel du politique : l’identité.
Le rapport de Fanon, psychiatre et écrivain, à la psycho-thérapie institutionnelle, fait de lui un héritier et un inventeur. Douville évoque longuement Tosquelles, Saint-Alban. Le patient est un être porteur d’une histoire, histoire singulière et collective. Le projet de l’analyse institutionnelle est double : le soin immédiat par une reconstitution des subjectivités sociales ; psychiatrie et psychanalyse ont alors droit de cité dans cette politique du soin.
Les trois postures de Fanon sont celles du militant, du clinicien et de l’écrivain. Une dimension compte pour lui : celle du sujet réduit au silence ou à la dignité possible de la folie lorsqu’il est en prise avec un réel oppressif qui le dénie.
La violence constante de son écriture « donne hospitalité aux cris de celles et de ceux qui se retrouvent doublement exclus : les fous colonisés ».
La psychanalyse institutionnelle se tient sur la ligne de front : la non ségrégation, la lutte contre l’aliénation, la visée anti-racialisme. et anti-cannibalisme On relève, là encore, des éléments essentiels du politique toujours là depuis les débuts de l’humanité : dans le permis-défendu, l’interdit de l’inceste et de l’incestuel (anti-cannibalisme) ; dans le rapport à autrui , la lutte contre l’aliénation et, dans la non ségrégation la possibilité de la,réciprocité. L’identité, dit Douville, est régulée par l’échange dont elle est à la fois la scène et le garant Dans la garantie de l’identité,, on retrouve un autre élément du politique : l’autorité, non l’autorité/pouvoir de contrainte, mais l’autorité qui légitime le social implicite et explicite et, dans le social avec échange, le pouvoir de et le pouvoir sur. Aux dires d’un(e) témoin, Porot faisait battre à coups de bâton les « indigènes » musulmans de son hôpital psychiatrique à Alger, par des infirmiers français. Douville confirme la nécessité d’une référence au politique, lorsqu’il écrit : « La sociologie ne peut faire l’ impasse sur une analyse politique (c’est moi qui souligne) des rapports historique et sociaux. En Algérie, et ailleurs, elle va porter sur l’aliénation même des structures de réciprocité ( c’est moi qui souligne) et les modes de légitimation (souligné par moi) des personnes dans le cadre colonial. Ce sont bien les repères-limites et leurs excès illégitimes qui sont ici visés.
Fanon insiste, dit Douville, sur l’absence d’une « lutte pour la reconnaissance » (souligné par moi, l’expression est de Axel Honneth) Douville ajoute : « lutte entre deux consciences antagonistes contre une reconnaissance octroyée ». La reconnaissance est l’un des éléments (repères-limites) essentiels du politique. Mais aucun des éléments du politique n’est en soi déterminé, ni déterminant, ils sont toujours interrogés dans leur contenu, leur signification et leur sens par la philosophie accolée aux sciences sociales et humaines dont elle fait partie.
Pour revenir à la transmission, « la notion de dette est essentielle pour savoir ce qui permet la prise de l’histoire sur le sujet promis au devenir ». Douville ajoute que, lorsque le droit se sépare de la loi ( de ce que j’appelle le politique et, dans le politique, la loi symbolique/réelle c’est-à-dire les repères-limites), il a perversion du droit.
Toujours à propos de la transmission, Douville écrit : « Le contraire de la mémoire, c’est la destruction de la trace de la mémoire vive, sa néantisation. C’est contre cette perversion destructrice que résistent certaines formes de délire, à condition qu’on puisse accueillir et entendre ces délires ». « Ce ne fut jamais, dit encore Douville, par les artifices d’une perception de l’identité coloniale que Fanon accueillit le sujet aux prises avec l’actuel de l’histoire ».
En conclusion, suivant de près Fanon, Douville dit que lie déni du politique (mais s’agit-il réellement d’un déni ? LMB) ne peut déboucher que sur des idéologies culturalistes.
Enfin, chez Fanon, l’appel à une désaliénation (vis à vis d’un autre figé, LMB) est tissé d’une confiance dans un savoir du corps. La fixation du sujet dans son corps, » englué dans le stratagème du racisme, est…une violence extrême exercée contre une liberté (pour soi) destinale ».
Henri Cohen-Solal intitule son intervention (chapitre 5) Une adolescence entre l’insouciance et la gravité. Vivre et mourir ensemble. D’abord il présente un village aux confins d’Israël et de la Palestine, où une tentative fut faite d’une cohabitation de populations arabes musulmanes et chrétiennes, juives ashkénazes et séfarades, orthodoxes (traditionalistes et laïques). Elle dura entre 2001 et 2008. L’auteur s’interroge, à partir de cet exemple, sur la guerre et la mort dans l’oeuvre de Freud et dans l’histoire du XX° siècle, à partir de points d’appui psychanalytiques, littéraires et historiques (notamment sur les trois grands génocides entre 1915 et 2015, l’arménien, le juif et le tutsi). Il analyse les cent ans de guerre au Proche-Orient. Il en vient à la question des adolescents immigrés en Syrie pour rejoindre le djihad et note que, dans la guerre, « il faut entrer dans une autre logique où le nom du père sert de support et de prétexte pour tuer ses fils ». « La castration, dit-il, peut choisir la tête sur le corps comme objet phallique détachable ».
Freud, dit l’auteur, annonçait que « la pulsion de destruction est réversible, le dispositif de médiation en fournit les armes ». « La psychanalyse et les médiations, ajoute-t-il, sont convoquées pour passer ensemble sur la ligne de front ouverte par la pulsion de mort. L’une et l’autre, dans leurs dispositifs, interrogent notre capacité de ne pas se laisser saisir par la scène originaire des enjeux de la bouffée délirante des « seigneurs du sang » ». La même pulsion qui conduit vers l’amour peut se retourner en haine. Chaque génération peut régresser ou progresser. La pulsion est réversible.
Tania Roelens, au chapitre 6, traite de l’approche de la clinique dans le conflit social armé en Colombie. Elle note que la pratique psychanalytique en Colombie; s’est toujours installée dans un climat de violences sociales. L’intolérance ravage le lien social et la famille, suscitant l’envie, la honte, le rejet de toute différence du pauvre, de l’Indien, du noir, de l’homosexuel, des femmes et du féminisme.Dans l’inconscient tel qu’il se tisse notamment dans la cure du sujet , « tout est là, un enfant battu, enlevé, le meurtre, le cannibalisme ». L’auteure insiste sur la disparition des personnes, la perte des liens y compris chez les analysants. Il peut y avoir récusation de la responsabilité du sujet, négation de l’autre.Il y a, en Colombie une « histoire » de non rencontre et d’illégitimité de l’autorité qui s’inscrit dans une longue histoire de la répression de la libido par la religion catholique. Un sujet réduit à l’objet ne peut reconnaître la dette symbolique.
Àu chapitre 7, Olivier Douville analyse le destin d’enfants et d’adolescents sous la guerre. Figures modernes du meurtrier et du sorcier, environ trois cent mille mineurs combattent dans les conflits inter-ethniques et intra-ethniques C’est à une anthropologie clinique que Douville a recours, pour tenter de comprendre ce phénomène. « Par anthropologie clinique, s’entend un travail sur les nouveaux montages d’échanges, de subjectivations en lien avec les modifications brutales des équilibres économiques et culturels ». « Les revendications identitaires, ethniques chez les adolescents sous la guerre viennent masquer l’affect de honte de vivre ressenti par celui qui survit sous la menace et qui s’imagine être mis au ban du social, de l’histoire de son pays. Souvent rejeté, il se retrouve enrôlé dans une petite milice à la dérive s’il est garçon, pour les filles dans un bordel militaire rudimentaire » . L’ancestralité n’est pas vécue en eux comme espace d’identification, mais comme façon de condensation entre un adulte de la famille appartenant à une génération antérieure, et une voix féroce qui ordonne au sujet de venger et de jouir de la destruction. Venger, c’est s’acharner sur le corps de l’ennemi, de l’autre, parce qu’il fait intrusion. L’ennemi n’est pas, au delà du monde, un ancêtres capable de dialoguer avec d’autres ancêtres. Douville nous donne les coordonnées de l’expérience du jeune combattant : indifférence à la mort d’un pair, acharnement sur le corps d’un autre réduit à une image, puis à un rien, impératif de vengeance se superposant à un vécu irréel d’un monde dans lequel le sujet, souvent grâce à la drogue, se sent indestructible.
L’accusation sorcière qui leur est faite et parfois d’anthropophagie est un affolement par rapport à ce qui organisait le rapport à la naissance et à la mort. Il ne s’agit plus de sorcellerie traditionnelle. Les ancêtres ont une fonction continue. A l’inverse, les sorciers ont une fonction discontinue. Ils sur-individualisent celui qui les porte, au risque de la folie. Leur difficulté est de se réaffirmer comme appartenant à leur communauté, mais, plus radicalement encore, à la communauté humaine.
Le chapitre 8 s’intitule Relations, djihadisme, adolescence en Tunisie. Nadia Ben Smail note que la révolution en Tunisie, c’est-à-dire la chute du dictateur a révélé une scène insolite faite de de diversité de discours et de pratiques engagées dans de nouvelles modalités de relation à l’autre et de repères d’identification. Sous la dictature, soit les sujets s’adaptaient à l’ écrasement, par crainte des représailles, soit ils participaient activement et servaient le persécuteur, soit ils s’abandonnaient à une organisation dévouée et répondant à leurs exigences, soit (j’ajoute) un petit nombre de sujets combattaient le dictateur et son organisation.
Mais sont aussi apparus, depuis la chute du dictateur, la violence et le sadisme décuplés, déshumanisés. Impuissance liée au désespoir de certains de tisser un lien satisfaisant avec le monde. Rejoindre les troupes djihadistes, défendre un Islam fortement conquérant devient un mode de survie. Il s’agit de faire corps avec un espace protecteur narcissisant. Les sujets passent ainsi de la détresse psychologique au djihadisme . L’inégalité des sorts permet de rejoindre le père mythique, l’adolescent tunisien peut se récupérer dans la violence et la haine qui ordonnent de jouir sans la castration. L’ adolescent tunisien peut se récupérer dans la violence et la haine qui vont être les moyens d’affirmer son identité. A la guerre des surmois, l’auteure propose de substituer la coopération des identités comme ré-appropriation de l’histoire, dans la reconnaissance de la pluralité des subjectivités.
Variété des traumas, des guerres. L’enjeu est bien celui d’un politique qui se maintienne et se renouvelle dans l’histoire moderne et dans le lien social